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Trous Cousus

Impression sur adhésif micro perforé.
Dimensions variables.
(2017)


La dentelle, en tant que sujet photographique, revient de façon persistante dans les recherches sur les procédés photosensibles que mènent simultanément William Henry Fox Talbot ou Hippolyte Bayard dans les années 1830-1840. Placée au contact d’une surface photosensible et exposée au soleil, l’ombre de la dentelle donne l’illusion d’être déjà son image. Peut-être est ce parce que la dentelle peut être perçue comme différents trous cousus entre eux, elle entretient indubitablement un rapport avec la vision.
Trous Cousus prend comme point de départ l’image d’un demi gant dont Bayard fait le photogramme en 1840. Ce demi gant est dédoublé et reconstitué en image de synthèse de façon à former un gant complet virtuellement articulable. A partir de cette matrice, un certain nombre de gestes sont édités sous forme d’images (un accord de piano, le fait de pointer quelque chose, tenir entre ses doigts une cigarette…). Les gestes renvoient à l’histoire de l’art, la sémiologie ou la pornographie… des domaines où la vision prime.
Bien sûr, le gant est vide et les trous cousus ouvrent sur du vide. On peut se demander si la mécanique érotique propre à la dentelle fonctionne encore si celle-ci ne recouvre rien ? Mais est-ce le cas ici ? L’effet de dentelle étant redoublé par le support de l’impression : un adhésif micro-perforé qui permet de voir à travers l’image lorsqu’on se trouve du coté obscur de celle-ci, on comprend que c’est donc bien de l’intérieur du gant qu’il est possible de voir et que c’est là, la position du regardeur.
Trous cousus, est un jeu technologique autour de la vision. Il s’inscrit dans les recherches qu’Aurélien Mole effectue autour de la photographie et les autres technologies qu’il aborde en considérant les potentialités de l’imaginaire technique propre à chacune.